Prévoyance professionnelle

Pour une sortie flexible de la vie active

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Auteur
Mario Serratore
3 min lecture

La baisse des taux de conversion et le relèvement possible de l’âge ordinaire de la retraite favorisent la tendance d’une sortie flexible de la vie active. Etablir des scénarios aide à trouver la solution optimale.

L’arrêt complet de l’activité professionnelle à l’âge ordinaire de la retraite n’est pas toujours la meilleure solution, ni pour l’employé ni pour l’employeur. Pour la personne assurée, partir en retraite signifie souvent un changement radical de la structure journalière. Cela peut provoquer des tensions au sein de la famille et perturber le début d’une retraite qui s’annonçait paisible. Cela peut aussi être problématique pour une entreprise si le transfert des connaissances est mal planifié, ou fait trop tard. Mais il existe des solutions pour éviter ces difficultés.

Réduction du taux d’occupation

La première variante consiste à réduire le taux d’occupation. Cette mesure se répercute sur le temps de travail et le salaire du collaborateur. Dans un tel scénario, la caisse de pension ne verse pas de prestations de vieillesse (rente/capital) au collaborateur. Les cotisations de l’employeur et de l’employé continuent d’être versées à la caisse de pension sur la base du salaire réduit. La totalité de la fortune de prévoyance est rémunérée en sus.

La personne assurée a ici la possibilité de continuer à assurer son salaire assuré à 100% avant la réduction du taux d’occupation. Le temps de travail peut toutefois être diminué de moitié au maximum, et le maintien de l’assurance est permis jusqu’à l’âge ordinaire de la retraite réglementaire au plus tard. Il faut encore déterminer si les cotisations d’épargne sur la part réduite du salaire sont entièrement prises en charge par l’assuré ou si l’employeur y participe volontairement. 

Les entrepreneurs orientés vers l’avenir devraient considérer toutes les possibilités et en discuter avec toutes les personnes concernées.

Selon la planification choisie, le collaborateur d’un certain âge peut être accompagné progressivement jusqu’au départ en retraite et son successeur peut être formé en parallèle. Cette solution est aussi avantageuse pour l’employeur. Il peut en effet économiser jusqu’à 50% du salaire du collaborateur en retraite partielle et utiliser la différence pour financer une partie du salaire du successeur. En cas de cofinancement des cotisations sur la part réduite du salaire, la charge ne représente qu’une petite partie du salaire économisé. Les entrepreneurs orientés vers l’avenir devraient considérer toutes ces possibilités lorsque l’un de leurs collaborateurs approche de la retraite et en discuter avec toutes les personnes concernées.

Avec cette variante, il est possible de continuer à faire des rachats facultatifs dans la caisse de pension. Il convient toutefois d’observer la période de blocage de trois ans entre le rachat et le retrait de la fortune de prévoyance sous forme de capital.

La retraite progressive

La deuxième variante est le départ en retraite progressif. Dans ce cas, la caisse de pension verse déjà des prestations de vieillesse. En conséquence, seul le salaire réduit est encore assuré par la caisse de pension. La plupart des services fiscaux et des règlements permettent au maximum trois étapes de retraite progressive, de 20% à 30% au maximum, avec deux retraits en capital au maximum et un troisième retrait sous forme de rente viagère.

A la différence de la première variante, ce type de planification de la retraite ne permet pas d’effectuer des rachats, intéressants au niveau fiscal, dans la caisse de pension. Avec cette variante, la période de blocage de trois ans entre un rachat et un retrait en capital pour une étape de la retraite anticipée doit également être observée.

Travailler plus longtemps

Les employeurs se plaignent toujours plus de ne pas trouver de personnel bien formé et expérimenté. Il serait donc logique d’employer du personnel qualifié au-delà de l’âge de la retraite. Depuis l’application de la réforme de la LPP, il est possible de maintenir l’assurance du salaire effectivement assuré à partir de l’âge ordinaire de la retraite (64 ans pour les femmes et 65 ans pour les hommes) jusqu’à l’âge de 69 ans pour les femmes et de 70 ans pour les hommes. Il y a cependant une condition: la personne en question doit avoir été assurée dans ce plan de prévoyance avant d’atteindre l’âge réglementaire de la retraite.

Avec cette variante, il est également possible de continuer à faire des rachats dans la caisse de pension après l’âge réglementaire de la retraite. A condition toutefois que la prévoyance de la personne concernée présente une lacune à l’âge réglementaire de la retraite.

Ces trois variantes permettent d’effectuer des versements dans le pilier 3a jusqu’à 69 ans pour les femmes et 70 ans pour les hommes en cas de poursuite de l’activité professionnelle au-delà de l’âge de la retraite ordinaire.

Scénarios

La retraite doit être planifiée suffisamment tôt, quelle que soit la variante choisie. Des scénarios sont ici très utiles. Mais l’analyse des données, l’établissement de scénarios avec les mesures adéquates et la planification demandent du temps et des conseils judicieux. Les bons conseillers travaillent en réseau avec des partenaires experts en planification financière, en fiscalité et en droit. Les assurés devraient se pencher sur la planification de leur retraite au plus tard à 60 ans et au mieux à partir de 55 ans. Dans l’idéal, les employeurs préparent leurs salariés à cette nouvelle phase de vie en leur proposant des séminaires.

Il ne faut jamais remettre une bonne résolution à plus tard. Discutez avec votre partenaire sur la sortie de la vie active. Notez vos objectifs ainsi que vos souhaits et faites-vous conseiller et encadrer par des professionnels.

Auteur
Mario Serratore
Eidg. dipl. Finanzplanungs-Experte